Il est intéressant de constater que vers le 3e siècle avant JC se développent des courants philosophiques qui cherchent dans une même direction à expliquer le monde et son évolution en parallèle – voir en opposition – avec les explications mythologiques qui manifestement ne répondent pas aux questions fondamentales : Qui suis-je, où vais-je, et dans quelle étagère me ranger quand je me met à réfléchir ?
Depuis qu’Alexandre le Grand à développé son empire, en particulier en Asie Mineure, les idées se répandent entre les intellectuels qui se mettent aussi à voyager pour connaître et reconnaître ce qui s’approche de la vérité : L’être et l’apparence, les particules et les atomes, la fin des choses et des vies, l’origine du monde … là on s’en tient généralement à une divinité assez pratique comme « créateur », pratiquement jusqu’au Big Bang du XXe siècle !
C’est à l’époque des Ptolémées en Egypte, que Qohélet est rassemblé par l’Ecclésiaste.
Ses propos ressemblent assez aux théories des stoïciens, des épicuriens, des sceptiques … ne privilégiant aucun, mais s’inspirant de tous, si nous admettons que lui aussi avait accès à ces intellectuels qui tentent de se départir des prêtres et des mythologies qui ont leurs fonctions symboliques certes, mais pas scientifiques, même si cela aide à vivre !
Jean Jacques Wahl, traducteur juif de l’Ecclésiaste en 2012, suggère qu’il s’agit d’un texte d’opposition à la gnose, qui se répandait aussi à l’époque : Des « initiés » qui partageaient des « secrets » sensés ouvrir des portes vers l’insondable pour le commun des mortels. Une manière de prendre le pouvoir sur les consciences. Il est tout à l’honneur des ces philosophes d’en dénoncer les pratiques par l’exercice intellectuel de la réflexion sur la réalité, et le concret de l’expérience humaine à disposition de tous.
Descartes dit « Je pense donc je suis »… et non pas « Je crois donc j’obéis »
Au XXe siècle les tenants de l’existentialisme comme Jean Paul Sartre et /ou Albert Camus – avec qui il n’était pas d’accord – relevaient également qu’il n’y avait pas grand chose de nouveau du côté des humains et de leur comportement, mais qu’on pouvait tenter de faire au mieux, si on ne faisait pas trop mal !
L’écrivaingrec Níkos Kazantzákis né à Héraklion en1883 et décédé en1957à Fribourg-en-Brisgau est l’auteur de « Zorba le grec », du « Christ recrucifié ». Penseur influencé par Nietzsche et Bergson, il a également adhéré au marxisme et au bouddhisme, tout en étant profondément chrétien. L’épitaphe de sa tombe : « Je ne crains rien. Je n’espère rien. Je suis libre. » n’est pas loin de Qohélet.